P2P mort et enterré
Saleté de coupure d’électricité, j’avais presque fini mon billet et blam. Résultat je recommence. Bon alors DADVSI a été voté et sans surprise l’UMP à de rares exceptions à voter Pour. C’est donc un grand n’importe quoi puisque nous avons une amende très peu dissuasive. Et de l’autre une très grosse amende, de la prison (…) qui pourrait menacer les créateurs de logiciels libres du simple fait que certains ont crée des logiciels qui permettent l’échange de fichiers… Sans compter des serveurs P2P pourtant légaux qui pourraient être mis en danger et d’autres… Mais voyons quelques exemples
Et non, chers journalistes, le P2P n’est pas que le repère des pirates. L’échange est même une des bases d’Internet. Et le P2P permet aussi de nombreuses utilisations légals ! Car sur des fichiers légaux ! http://cocreation.blogs.com/alban/2006/03/les_bnfices_du_.html
– La distribution LEGALE de contenu vidéo, notamment en streaming (allcast, Blue Falcon Network, Kontiki, Uprizer…)
– Le partage LEGAL de capacité de calcul (SETI@home…)
– La collaboration LEGALE à distance (Groove networks…)
– Le partage LEGAL d’information sur les entreprises (Bad Blue, Nextpage…)
– La constitution collaborative de bases de données LEGALES (wikipedia, IMDB, archive.org, Brainz…)
– Le filtrage LEGAL de spams (cloudmark…)
– La distribution LEGALE de musique libre ou contenu payant (emule pour la musique Jamendo, altnet…)
– L’archivage LEGAL décentralisé (publius, freehaven…)
On voit bien ici que ce que l’on risque c’est de rendre illégal le simple fait d’ECHANGER !!
Et c’est là où je trouve un petit texte très interessant, un parallèle avec la séparation de l’Etat et de l’Eglise : doit on séparer l’Etat et la Culture : http://hyperrepublique.blogs.com/public/2005/12/pour_la_sparati.html
Comment une Culture pourraient-elle vivre durablement sans que chacun puisse exercer ses facultés, de prendre, de regarder, de modifier et de transmettre à nouveau? Dès lors, le pillage de ces produits n’est-il pas légitime? D’ailleurs, ne faut-il pas l’appeler « interprétation », « détournement » ou « ré appropriation »? Et ce deuxième pillage n’est-il pas carrément l’antidote au premier contre l’annihilation de son propre système?
La Nouvelle Religion ne l’entend pas ainsi. Non seulement, la copie, la redistribution, la fabrication de logiciels incitant à la copie sont sévèrement réprimés, mais aussi les logiciels qui permettraient de lire et d’échanger des « oeuvres éventuellement soumises au droit d’auteur » en s’affranchissant des fameuses technologies de contrôle automatique, sont illicites. Fini les logiciels Libres! Autant dire que dans cette Religion là, pas question d’avoir droit à son sacrement sans l’aval direct de Rome. Et si vous avez le malheur de ne pas être passé par le tiroir caisse, votre hostie numérique sera détruite automatiquement sous vos yeux, et vous serez tout aussi automatiquement dénoncés aux instances centrales de répression.
Et finissons par Stanblog très très triste : http://standblog.org Plus sérieusement, est-ce que cela vaut le coup que continue à contribuer à du développement du logiciel Libre, qui donne à chacun l’accès au savoir, à la culture, à la communication, et même au commerce électronique ? Faut-il que je demande aux bénévoles qui participent au projet de près ou de loin, et font incidemment la promotion de la francophonie (FrenchMozilla, Geckozone, Mozillazine-fr, XULfr), d’abandonner le projet pour cause de risques juridiques encourus ?
A coté de cela, l’internaute qui télécharge illégalement de la musique risque 38 EUR d’amendes. Le prix de deux CD. Autrement dit, ça n’est en rien dissuasif, contrairement aux trois ans de prison et 300.000 EUR d’amende. (Le plus amusant, c’est que les 38 EUR vont dans les caisses de l’état, et pas du tout dans celles des artistes !).