Europe Ecologie : Une politique agricole et alimentaire commune
Europe Ecologie : une proposition par jour. Mes remarques, mes attentes, mes amendements mais aussi ce que j’entends autour de moi, vos commentaires… Aujourd’hui proposition 11 Une politique agricole et alimentaire commune dans le chapitre 3 “Vers une alimentation saine pour tous : la conversion de l’agriculture européenne”
Remarques en italique, en mettant un peu de gras, puis je ferai suivre quelques commentaires…
Vers une alimentation saine pour tous : la conversion de l’agriculture européenne
Une PAC au service de la conversion de l’agriculture européenne
Après un demi-siècle de course au productivisme agricole, les conséquences négatives sont criantes : concentration des élevages hors sols et dégradation des eaux et des sols, monoculture céréalière dopée aux engrais chimiques, fragilisation des sols, utilisation massive de pesticides dangereux pour la santé, atteinte à la fertilité naturelle des terres, surconsommation d’eau pour l’irrigation massive, destruction de biodiversité animale et végétale … Les productions sont concentrées dans les zones les plus favorables et d’autres régions se vident peu à peu de leur population. Paradoxe absolu, l’agriculture qui produisait de l’énergie est une des plus grosses consommatrices d’énergies fossiles. L’agriculture industrielle n’est compétitive économiquement que parce qu’elle est sous perfusion des subventions publiques et parce qu’elle ne paie pas les couts induits.
Il est vital de tourner la page du productivisme agricole et d’écrire celle de l’autonomie et de la diversité.
La souveraineté alimentaire de l’Europe passe notamment par l’autonomie en protéines, et donc par un développement résolu de ses productions de protéagineux sans OGM. Nourrir des ruminants par une combinaison de maïs « intensif » et de protéagineux importés est aberrant sur le plan agronomique, dangereux sur le plan environnemental, et aliénant sur le plan économique.
L’élevage intensif représentant 18 % des gaz a effet de serre il devient urgent que les pays « développés » réduisent leur dépendance aux produits d’animaux. Les systèmes hors-sol ou totalement dépendants d’importations protéiques (vaches laitières) devront évoluer vers des schémas de polyculture-élevage et l’accès privilégié aux pâturages. L’élevage des ruminants sera soutenu dans les zones de montagne et herbagères, et encouragé comme production secondaire dans les zones de grandes cultures de façon à y restaurer un équilibre agronomique. Les autres élevages (porcs, volailles, lapins…) doivent être « désintensifiés » et retrouver un lien direct avec le sol, à la fois pour le respect des animaux d’élevage et pour limiter les effluents et les pollutions par les nitrates. Cette politique doit se situer dans la perspective d’une décroissance de la consommation quantitative de viande et de protéines d’origine animale, au profit de leur qualité.
>> de Nombreuses propositions dès le texte d’introduction !!!
La révision programmée des règles d’autorisation des OGM dans l’Union Européenne offrira une nouvelle occasion de se battre pour l’interdiction totale des OGM agricoles. Elle devra s’accompagner d’une réforme profonde de la réglementation sur les semences, de façon à reconnaître et valoriser les semences paysannes (sélectionnées par les paysans et associations), à modifier les critères de description et d’inscription variétale et à mettre en œuvre une véritable recherche participative (basée sur les besoins et objectifs des paysans et des consommateurs, et associant réellement les paysans à l’ensemble de la démarche de sélection). Le droit des paysans à ressemer leur propre récolte (semences fermières) devra par ailleurs être garanti.
Loin de proposer le démantèlement de la PAC (Politique Agricole Commune), nous proposons d’en faire un outil pour une conversion écologique de l’agriculture européenne et un développement équilibré des territoires ruraux.
Proposition 11 – Une politique agricole et alimentaire commune
La PAC est indispensable. Elle doit rester une politique de cohésion européenne, de solidarité entre les états et entre les régions de nos pays. L’activité agricole et paysanne produit une richesse qui va bien au delà de l’alimentaire. Façonneuse de paysages, elle offre un cadre de vie privilégié à un grand nombre d’européen et permet le développement du tourisme rural et de nombreuses activités indispensables à l’équilibre de nos sociétés. Cet apport non marchand doit être reconnu et valorisé par le maintien et le développement de subventions publiques.
Des aides au service du projet commun
Les aides doivent favoriser et non dissuader les pratiques les plus respectueuses de l’environnement et l’accompagnement de la conversion vers la production intégrée, l’agriculture biologique… Elles sont un instrument indispensable pour atteindre les objectifs d’autonomie et de démocratisation des produits de qualité.
Une répartition équitable des aides
La PAC doit corriger les différences entre les zones les plus fertiles et les régions où la pratique agricole est plus difficile. La répartition des productions sur l’ensemble du territoire est nécessaire pour éviter les concentrations d’élevages hors-sols et leurs corolaires, les pollutions des sols et des eaux.
La répartition des primes sera redéfinie pour soutenir le maintien et la création d’emploi. Le nombre de personne travaillant sur une exploitation agricole sera pris en compte dans le calcul des soutiens reçus tandis que les fonds alloués aux exploitations les plus importantes seront réduits. L’agriculture paysanne, les exploitations de polycultures élevages seront favorisées afin de retrouver un équilibre agronomique indispensable pour améliorer les sols fragilisés par l’érosion. Une limite sera fixée pour la taille des élevages. Les unités industrielles au dessus de ces seuils ne percevront plus d’aides publiques.
Pas grand chose à redire, mis à part qu’on retrouve pas mal de propositions dès l’introduction et qu’elle n’apparaisse pas assez clairement ensuite dans la proposition elle même…