Avenir de l’agriculture

Maintenant on pourrait presque enseigner aux enfants dans les écoles comment la planète va mourir, non pas comme une probabilité mais comme l’histoire du futur. On leur dirait qu’on a découvert des feux, des brasiers, des fusions, que l’homme avait allumé et qu’il était incapable d’arrêter. Que c’était comme ça, qu’il y avait des sortes d’incendie qu’on ne pouvait plus arrêter du tout. Le capitalisme a fait son choix : plutôt ça que de perdre son règne.
Entretien avec Marguerite Duras, Le Matin, 4 juin 1986

L’essentiel est dis dans l’extrait qui suit, j’y suis d’autant plus sensible que j’habite dans une région de campagne, mon Limousin reste beau mais on constate chaque jour les dégats…

ALERTE
envoyé par tinou1225
Ce film est extrait de ALERTE À BABYLONE de Jean Druon. Il revient sur des problématiques actuelles où capitalisme et écologie ne font pas bon ménage.

Dans cet extrait l’agronome Claude Bourguignon (ancien de l’INRA) revient sur quelques constats : on ne fait plus de l’agriculture pour se nourrir mais on traite les plantes pour éviter qu’elles meurent avant de devenir des aliments.
Reprenant l’exemple du blé il rappele qu’en 1950 il n’y avait presque aucun traitement chimique. Les méthodes utilisées depuis ces trente dernières années ont très rapidement provoqué un épuisement de la biodiversité, tout spécialement dans les espaces dits agricoles. Autrefois le sol « agricole » était semblable à celui que l’on retrouve dans les forêts, s’enfonçant agréablement sous nos pas, plein de vie… à présent il est dur et « sans vie ».
Je rajouterai que cette biodiversité appauvrie provoque d’autres drames écologiques : ainsi par exemple les oiseaux ne trouvant pas certains insectes pour se nourrir quittent notre espèce aérien pour des espaces plus propices ou encore s’attaquent avec plus de férocité à certains arbres fruitiers (c’est notamment le cas pour les cerises qui disparaissent bien plus rapidement qu’autrefois…)
Autre exemple visible partout dans le monde, et auquel je suis sensible puisque je suis apiculteur amateur, la disparition progressive des abeilles. Aux USA on note près de 60% de pertes cette année. En France même si on en parle très peu les pertes sont toujours là chaque année malgré l’interdiction médiatisée du Gaucho il y a quelques années.
Cette disparition devient très inquiétante lorsqu’on connait le rôle de ces fabuleux insectes dans la pollinisation.
Je pourrai citer Einstein qui en exagérant disait : «Si l’abeille venait à disparaître, l’espèce humaine n’aurait que quatre années à vivre.»
L’agronome se pose également la question « les gens sont ils si bien nourris pour être aussi malades ? » (dépenses de santé allant en augmentant) : le lien écologie, agriculture, santé est donc clairement établi.
Enfin très intelligement il nous rappele la responsabilité de la mauvaise gestion des sols dans les inondations. Alors que nous vivons les années les plus sèches, nous faisons face à des inondations souvent dramatiques, évidemment liées à la violence des phénomènes ponctuels mais aussi et surtout à des sols, mal gérés, qui ne peuvent plus absorbés l’eau.
L’agriculture est malade de méthodes qu’on a voulu lui imposer, les paysans devenus des agriculteurs ne sont plus que des « producteurs » et non comme autrefois un maillon important de la gestion du territoire. Si nous poursuivons dans cette voie nous ferons disparaitre ces métiers mais également peu à peu la vie et sa biodiversité.