Des papetiers écolos

Deuxième billet politique après celui consacré au week end Verts. Le papier ça détruit la forêt. Et bien non ce n’est pas si simple que cela. Il y a quelques années encore on aurait pu opposer écolos et papetiers. Les salariés de ces entreprises auraient pu en vouloir aux écolos voulant détruire leurs emplois. Aujourd’hui les choses changent. Les salariés de Stora Enso, victimes des actionnaires et de leur patron, se prennent en main refusant l’hypocrisie et les mensonges. Et leur projet alternatif pour sauver leurs emplois (mais refusé par leur « patron ») est écologiste, créateur d’emploi, lié au territoire et un exemple typique de l’émancipation social et écologiste souhaitée par les Verts…


Lors de la visite de Dominique Voynet à l’usine Stora Enso de Corbehem le mardi 28 novembre, le porte-parole de l’association Les Géants de papier solidaires a prononcé un discours que vous pouvez écouter grâce aux vidéos…
Dominique Voynet a écouté les membres de l’association des géants de papier solidaires exposer leur plan de relance avorté des machines 4 et 5. Antonio Canta, amoureux de son métier, lui a rappellé avec toute son énergie leur projet alternatif : produire des sacs d’emballage à base de paille de chanvre.

Comparé au bois, il faut peu de produit chimique pour transformer la fibre de chanvre en pulpe, ce qui réduit considérablement la pollution de l’eau. De plus, comme la fibre de chanvre est de couleur plus blanche que celle du bois, elle nécessite moins de blanchiment, ce qui signifie moins de dioxine. Le papier à base de chanvre peut être recyclé plusieurs fois. La reconversion vers le papier chanvre répond aux problèmes actuels de l’écologie et de l’environnement. D’autre part, la culture du chanvre industriel est une alternative aux cultures traditionnelles de la région qui connaissent une régression (ex : betteraves…)

Vidéo 1 :
Volonté du groupe de perdre de l’argent, particulièrement sur une des machines (évidemment pour supprimer des emplois) . Le but est également de produire moins de papiers pour augmenter les cours du papiers…
Antonio Canta rappele très justement l’absurdité de faire du papier seulement destiné à l’exportation puisque qui dit exportation dit couts de transports, pollutions… Absurdité qui va jusqu’à empecher le travail de ces papetiers avec des imprimeries plus proches (En France mais surtout en Europe)
Antonio Canta explique ensuite le très beau projet alternatif proposé par l’association montée avec les salariés.
Faire un nouveau papier, du papier avec de la paille de chanvre.
Amoureux de son métier il explique à l’écologiste qu’est Voynet que l’industrie papetière bien entendu a besoin de bois Mais pour 1 arbre coupé il y en a souvent 2 ou 3 de replantés (du moins pour le bois français bien entendu). Et qu’écologiquement ce n’est pas couper le bois qui est mauvais mais l’utilisation de l’énergie nécessaire à sa tranformation, et les produits chimiques nécessaires.
Il rappele ensuite très justement que le prix du bois augmente parallèlement à l’augmentation du prix du pétrole, puisque de plus en plus de monde veut se chauffer au bois…
Il revient ensuite sur le chanvre : des nouveaux outils industriels existent et permettent de travailler cette matière plus facilement qu’avant, plus écologiquement également (30% d’énergie économisé, et des produits chimiques moins utilisés). Mais également avec une possibilité de produire un papier de meilleur qualité, pour certainement moins cher (et peut être même plus de papier : car le chanvre donnerait plus de fibres nécessaires que le bois)
Il parle ensuite très justement d’une étape fortement écologique : les lien économiques et « relocalisés » : liens avec les agriculteurs « locaux », liens avec les imprimeries, liens avec les distributeurs (puisque pour le moment le projet concerne surtout le papier emballage)

Vidéo 2 :

Antonin Canta rappele tout d’abord les nombreux aspects positifs, et surtout écologique, du Chanvre.
Antonin Canta revient également ensuite ensuite sur les aspects plus politiques (et économiques) de cette affaire. La responsabilité du préfet. L’inactivité de certains politiques (mais également leurs soutiens parfois au niveau le plus local).
Le fait que le groupe cherchant à se débarasser d’eux négocie avec eux pour leur plonger la tête sous l’eau : notamment en ce qui concerne le rachat des machines (le prix de rachat a très largement augmenté quand le groupe a compris que le projet alternatif pouvait sauver les salariés et leur permettre de se sauver par eux même… de 1 euro symbolique à 4 millions d’euro… puis pratiquement 10 millions d’euro)

Enfin dans un passage très touchant Antonin Canta note qu’il y a quelques années on se moquait des écologistes. Que l’on se moquait du fait qu’écologie et industriel ne pouvaient pas travailler ensemble… Il note que à présent les Verts sont écoutés et qu’ils ont eu raison sur de nombreux sujets (notamment l’économie de l’écologie). Que ce sont les écologistes et les industriels tenant compte de l’écologie qui sont à écouter, et non les « patrons » ou « financiers » qui s’en moquent et qui ont souvent pousser leurs salariés à se retrouver des « ennemis » des écologistes.
Ces salariés courageux, amoureux de leur métier, indépendants, par leurs actes concrets, leur réalisation, montrent que ce que les Verts ont proposé et dit, on peut le réaliser concrètement.
Mais que pour le réaliser il faut le réaliser tous ensemble et non en s’opposant (il parle très justement d’un front républicain)
Je vous laisse regarder et écouter (puis commenter) par vous même les vidéos 3 et 4 où Dominique Voynet et quelques salariés s’expriment…
Vidéos 3 : Dominique Voynet

Vidéo 4 : des salariés s’expriment, Dominique leur répond