Green Deal en 5 points par Europe Ecologie

Arrêter de penser en tranche, comme dans la plupart des enceintes internationales. On parle finance, puis commerce, puis pauvreté, puis climat, puis énergie, puis social, sans faire le lien entre toutes les crises. Le plus important, à mes yeux, c’est la lutte contre les changements climatiques. Plus on attend, comme le dit l’économiste Nicholas Stern, plus le coût de l’inaction sera important. Les plans de relance économique planétaires sont une chance unique de promouvoir enfin une économie durable, environnementale et sociale. Il faut juste sortir des slogans de «green new deal» et lui donner du contenu. Ce n’est pas un acompte sur le futur à court terme qui se joue, mais la capacité à enfin se projeter vers l’avenir. Cette crise doit nous libérer de la paralysie d’idées. On y parviendra si les gouvernements en finissent avec l’indécence qui consiste à dire : «C’est une opportunité pour changer le système» sans faire grand-chose.
Impensables il y a peu, des alliances se font entre ONG environnementales et syndicats sur l’économie verte…
De nouvelles coalitions, impensables au début du millénaire, se forment. Eh oui, et ce n’est pas toujours facile pour un syndicaliste qui se bat pour l’emploi au quotidien de dire qu’il faut penser environnement pour créer des millions d’emplois demain. Un jour, on apprendra que si General Motors tombe, les conséquences seront sérieuses. Si on échoue sur le climat, l’amplitude sera sans commune mesure : le monde basculera

Ces mots sont ceux de Guy Rider, secrétaire général de la Confédération Syndicale Internationale, paru dans le Libération du 8 janvier 2009.
La CSI est
la première organisation internationale syndicale. Elle a été fondée en 2006.

La liste pour les Européennes « Europe Ecologie » lance juste son idée de « Green Deal » : mais qu’est ce Green Deal ? Simple croissance verte ?

Ci après Jean Marc Nollet des Ecolo belges y revient. Mais nous pourrions résumer ainsi :

Green Deal Economique et Social : une conversion écologique et solidaire de l’économie.
Avec notamment un plan européen d’économies d’énergie, en particulier par la rénovation des logements, le développement des énergies renouvelables, des transports collectifs, d’une agriculture de qualité et de proximité, principalement biologique…

La rénovation des logements est une clé pour démontrer le lien entre écologie et social/économie (on peut redonner du « pouvoir d’achat » en faisant faire des économies sur l’énergie) … Il en est de même avec les transports collectifs

Green Deal de la connaissance : l’importance de l’éducation, de la recherche, de la formation face à tout les nouveaux enjeux…

Green Deal de la diversité : reconnaître la diversité de ses cultures et de ses citoyens comme un atout majeur, de promouvoir la laïcité…

Green Deal de la justice sociale et environnementale : Financement des biens publics mondiaux, entretien et restauration des grands écosystèmes. Droit à la souveraineté alimentaire. Nouvelles règles économiques et commerciales internationales. Transparence financière et levée en Europe du secret bancaire pour tous les transferts vers les paradis fiscaux

Green Deal démocratique : un nouveau pacte démocratique entre l’Europe et les citoyens. Ce new deal démocratique permettra d’envisager la perspective d’une Europe fédérale, seule à même dedépasser l’impuissance des Etats-Nations.

(une note perso : sur ce point il conviendra d’être beaucoup plus précis, il s’agit du volet « démocratique » et donc « constitutionnelle » : que deviennent les traités ? que propose t’on pour les modifier , les faire évoluer…
Le prochain parlement européen doit il être constituant ? Et entrer dans un bras de fer avec les « gouvernements nationaux européens » afin de proposer et imposer des modifications fortes sur les traités en cours…
Il ne s’agit plus de dire « Non au TCE » « Non au TME » il s’agit de prévoir une stratégie pour réellement en « sortir » sans pour autant rester dans les traités de « Maastricht Nice » : il s’agit donc de les amender avec force et de s’imposer face au conservatisme des gouvernements nationaux …

Finissons par un débat avec Cécile Duflot, secrétaire nationale des verts, invitée de Pluriel sur Radio Orient, le 17 décembre 2008 à l’Institut du Monde Arabe, et interviewée par Loic Barrière (Radio Orient), Rosa Moussaoui (L’Humanité), et Michel Soudais (Politis)

Et parce que j’aime beaucoup ce que dis Fabien ici même , je le reprends ici :

soyons clair : il n’est aujourd’hui plus possible d’empêcher le réchauffement climatique. Au mieux nous pouvons l’atténuer, le ralentir, mais il aura lieu. Cela suppose de revoir complètement notre façon de voir le monde. En ce moment, dans nos riches nations, l’égoïsme prime, tout est fait et orienté pour l’individu au détriment du collectif. Les états (ou groupe d’états comme l’Europe) se referment sur eux même, créant une sorte de « forteresse » autour de leurs frontières. Les budgets militaires sont en hausses constantes et ce depuis plusieurs années. Ce n’est pas compliquer : rester ainsi, c’est s’exposer à la guerre demain.

Au contraire il faut inverser la vapeur. Repenser le monde pour passer de l’individu au collectif. Nous ne pouvons envisager la survie de l’humanité dans le carcan du tout pognon. C’est bien vers une civilisation du partage que nous devons tendre. La gratuité doit être au cœur de nos préoccupations, le partages des technologies innovantes avec les pays du sud aussi, mais surtout le partage et la juste répartition des ressources. Y compris de l’espace vivable ! Car le réchauffement climatique va diminuer les terres vivables, et augmenter la misère des zones déjà fortement touchées.

Il nous faut réinventer un futur. Car le monde dans lequel nous vivons et la civilisation que nous avons choisi ne tend que vers le terrible « no futur ».

L’avenir est entre nos mains et se construit maintenant. Les modalités du changement climatique ne sont pas négociables, seule l’ampleur de celui-ci l’est… Mais plus pour longtemps….