LCR contre LO : 2 stratégies opposées
« Les divergences ne doivent pas empêcher la solidarité après six ans de pouvoir de la droite », explique Laguiller justifiant les accords électoraux de son parti avec le PS et le PCF, « une première ». Au total, Lutte ouvrière participe dans 69 villes à des listes d’union avec les partis de gauche – 40 conduites par le PCF, 24 par le PS et 5 divers. Dans 117 autres cités l’organisation trotskiste présente des listes sous sa propre étiquette.
Inversément la LCR et Besancenot souhaitent à tout prix éviter des alliances avec le PS. Ils ont en même fait La condition pour participer à certaines listes alternatives. Pariant sur son propre score présidentielle (et la faiblesse d’alors de ces concurrents) et sur le nouveau parti anticapitaliste la LCR souhaiterait bien s’imposer comme l’alternative à la gauche du PS, et pourquoi pas engranger les anciennes voix communistes.
Alors que Laguiller évite à tout prix de tapper sur la gauche classique, Besancenot considère que le temps est venu.
Localement c’est Claudine Roussie pour LO, et Daniel Clérembaux pour la LCR qui méneront chacun leurs propres listes aux municipales.
La profession de foi de la liste Lutte Ouvrière reste relativement classique et préfère concentrer ses attaques sur les politiques nationales. Argument donné ailleurs pour justifier sa présence : Claudine Roussie s’étonne tout de même que la majorité PS de Rodet ait refusé une alliance avec LO mais ait intégré des ex collistiers de l’ex liste de droite.
La profession de foi de la Ligue Communiste Révolutionnaire consacre tout d’abord une partie de ses critiques à Nicolas Sarkozy. Puis à un parti socialiste dans l’inaction. Au verso un long catalogue de propositions, relativement bien argumentées, complète la profession de foi. Puis ça et là quelques points noirs sont habilement relevés afin de critiquer le bilan de l’équipe Rodet.