Les Verts servent ils encore à quelquechose ?

C’est la question posée à Cécile Duflot dans l’interview de Médiapart . Elle y répond formidablement bien tout revenant sur d’autres questions. Autres actualités : une semaine prochaine chargée (cf Agenda des Jeunes Verts ou encore celui de Cyril Cognéras) : semaine de la mobilité, débats avec Yves Cochet (fin du pétrole) , Sergio Coronado (Ingrid, la Colombie…) , le salon éco citoyens…
Actualité également, toujours sur médiapart : Pour la première fois, en ce mois de septembre 2008, il est devenu possible de naviguer en eau libre tout autour du pôle Nord…
Petit scoop encore : les adhésions en ligne chez les Jeunes Verts se multiplient 🙂 , mais chut… effet Bové-Hulot-Cohn Bendit ? énergie de la nouvelle équipe ? hasard ? entrisme ? :p

Retour sur l’interview de Cécile Duflot , extraits choisis :

Sur le Grenelle :
Mais la traduction concrète des discussions, ce sont surtout des reniements. Sur les OGM, mais aussi sur la question du fret ou des transports. Les conclusions pouvaient déjà paraître édulcorées à certains. Depuis qu’elles ont été passées à la moulinette des lobbies et des administrations, il y a unedéprime post-Grenelle…

Sur un retour au ni gauche ni droite :
Aujourd’hui, tout le monde, Nicolas Hulot compris, a conscience que la question environnementale n’est pas dissociable de la question sociale. L’écologie politique est une pensée différente, en rupture avec le libéralisme mais aussi avec le productivisme. Les solutions écologistes sont en dehors des vieilles grilles de lecture politiques.
Elles sont incompatibles avec le libéralisme de droite et aussi le libéralisme de gauche, qui ressemble souvent à celui de droite. Mais les écologistes ne peuvent passer d’alliances qu’à gauche car ils sont en accord avec l’héritage de la gauche, en termes d’égalité des droits et de justice sociale. L’écologie politique, c’est la régulation et la prévision à long terme.

Sur le travail avec les associatifs :
Il y a une logique de partage. Les Verts ont un engagement qu’on ne peut leur contester. Mais l’engagement associatif est tout aussi important. Cette rencontre de deux manières de faire de la politique doit permettre de faire sens pour convaincre de la nécessité d’une radicalité écologique au niveau européen.

Sur le PS :
-Ce qui nous intéresse, c’est comment faire changer en profondeur notre modèle de développement. Cette question, elle se pose d’abord à nos partenaires. Même si François Hollande a eu un discours intéressant à notre université d’été, la route est encore longue sur nombre de questions (temps de travail, transports, agriculture, énergie). Et si on ne prend pas le temps de discuter en détail de ce qui nous rapproche et de pointer nos désaccords, les alliances de bric et de broc réalisées à la dernière minute n’aboutiront à rien. A défaut d’accéder tout de suite au pouvoir, nous voulons peser le plus possible sur l’évolution de notre pays. Ce qui est tout à fait compatible avec notre démarche européenne

On a trop connu les divisions internes chez les Verts pour donner de quelconques leçons sur le débat démocratique au PS. Ce que j’espère, c’est que la discussion va continuer avec les socialistes, et pour cela il faut être deux. Mais ce que j’espère vraiment de leur part, c’est qu’ils tirent enfin les leçons du 21 avril et essaient de comprendre les raisons de l’abstention. Un couvercle a alors été mis sur la recherche de ses causes et il n’a pas été levé depuis.

Sur les dernières municipales :
Il y a sept ans, les Verts ont fait de très bons scores. Peut-être qu’à Roubaix, Grenoble et Montpellier, les Verts gagneront dans six ans…
En tout cas, dans toutes ces municipalités, la ligne est la même pour tous les candidats, ce qui n’est pas le cas du PS, qui a préféré se rallier au Modem voire à la droite.
Si les Verts sont cohérents, les socialistes ont à se mettre d’accord sur leurs alliances et leur choix politique. Quand on voit les scores, on voit que les électeurs se sont bien rendu compte de ce qui se passait.

Sur le futur congrès :
Mon état d’esprit est très ouvert. L’idée est de se mettre d’accord sur une plate-forme qui dégagerait un compromis commun nous permettant de travailler sereinement, notamment pendant les prochaines européennes. J’espère que tous les militants seront dans ce même état d’esprit. Pour apaiser les choses, il faut que quelqu’un fasse le premier pas. Et c’est ce que j’ai fait. Nos nouveaux statuts permettront de toute façon d’intégrer à la direction toutes les sensibilités.

Je ne pense pas être géniale ni la meilleure Secrétaire Nationale des Verts de tous les temps mais je pense qu’un message de continuité et de stabilité serait une bonne chose au moment où on essaie de réunir toutes les composantes de l’écologie politique. Cela ne signifie pas l’unanimisme forcé, il doit y avoir des débats politiques. Mais ils peuvent avoir lieu sans « guéguerre » intestine et petites phrases agressives.