Melenchon et les bretons

Après les performances de Nicolas Sarkozy avec les bretons c’est Melenchon qui poursuit en s’attaquant comme un bon jacobin à la langue bretonne. Comme le signale Embruns ce cher Melenchon semble nous livre une bouillie assez infame.  La grande majorité des élèves de Diwan n’ont rien de « nationalistes », on y trouverait plutôt des européanistes convaincus (tiens, les bêtes noires de Mélenchon, comme c’est étrange). Le nationalisme breton, d’extrême droite — comme d’extrême gauche —, n’existe pour ainsi dire plus.

Admirons la finesse de Melenchon :

Du temps où j’étais ministre de l’enseignement professionnel je m’étais opposé publiquement à Jack Lang à propos du financement public des écoles Diwan. A l’époque le journal “Libération” m’avait donné la parole et réalisé une interview qui me permit d’expliquer mes raisons. Ce texte me valu un très abondant courrier extrêmement hostile et insultant, parfois aussi très menaçant, qui montrait clairement l’origine de ses auteurs et leur appartenance aux milieux de l’extrême droite “identitaire”. Naturellement je ne veux pas dire que tous les amis de cette cause très discutable soient liés à l’extrême droite, loin de là. J’ai pu constater à mes dépends qu’un certain suivisme irréfléchi atteint aussi les miens. Ainsi, en pleine campagne référendaire, le Conseil Régional de Bretagne, à l’instigation des “autonomistes” qui y siègent, avec l’approbation enthousiaste des socialistes qui pensaient avoir trouvé un argument de campagne contre le non, vota une résolution pour me flétrir parce que j’avais demandé au ministre de l’intérieur quelle était la légalité d’une de ses délibérations antérieures qui l’avait conduit à reconnaître la “pseudo langue bretonne” comme langue d’usage à l’égal du français. J’écris “pseudo langue bretonne” car ce qui est nommé de cette façon n’est aucune des cinq langues parlées historiquement mais une « langue unifiée » dont le vocabulaire et la grammaire furent fixés à la demande de l’occupant nazi en 1941 par une plume ensuite condamné à mort par contumace pour sa collaboration avec les tortionnaires de la Gestapo. Je maintiens ma protestation absolue contre la manière honteuse qu’ont les éléments les plus sournois des identitaires ethnicistes de Bretagne d’inclure les bretons d’une manière générale dans leur idéologie et de faire comme s’ils les représentaient tous.

[Jean-Luc Mélenchon, “Il y a breton et breton”.]

Et histoire d’en rajouter de mon côté : oui c’est beau la république et la France indivisible et compagnie. Mais faut il rappeler ce qu’a fait la république française par rapport à ces cultures ? Faut il un cours d’histoire sur la destruction « démocratique » des cultures régionales ? (Il n’y a pas que les langues et patois « classiques » qui furent éradiqués mais aussi des initiatives, je pense notamment à la langue des signes…)
Et après on accuse ces minorités d’être des dangers pour la France ? Un peu de sérieux…