Quelle structure pour le futur mouvement ecolo ?
Depuis 2008 et le lancement de Europe Ecologie le rassemblement des écologistes, soit Les Verts, les mouvements régionales de Régions et Peuples Solidaires (RPS) et divers eco citoyens (associatifs, société civil, …) , nous avons réussi ensemble un rassemblement qui a suscité l’enthousiasme de nombreux citoyens…
Mais l’art était aux bricolages… Parfois décevants, parfois maladroits, parfois efficaces mais parfois aussi peu tolérables dans un mouvement démocratique…
Depuis les résultats de Mars 2010 le débat est lancé : structurons le mouvement… Nous militants Verts et Divers… Des contributions de leaders et de simples militants, des débats locaux et nationaux, se sont croisés et confrontés pendant environ 7 mois et le naissance du bébé devrait aboutir dans 2-3 mois…
Un point sur les débats même si vous pouvez retrouver beaucoup de matière ici http://www.europe-ecologie.fr
Plusieurs textes se sont tout d’abord croisés :
– l’appel du 22 Mars de Dany ainsi que l’appel d’eurodéputés et tetes de liste des régionales
– le texte de Cécile Duflot
Puis débats locaux… et Synthèse en juin dernier de ces 1er débats…
Et nouveaux débats et contributions notamment individuelles… pour nouvelles conclusions et points lors des journées d’été il y a quelques jours…
La structuration ne passionne pas forcément les masses mais il y a beaucoup d’attentes…
Je partirai des vidéos où Jean Desessard a présenté à sa façon les choses mais aussi des conclusions du groupe qui était chargé de faire un formidable travail de synthèse
Commençons par une conclusion qui fait consensus : Les Délais
La plus part des contributions s’accordent pour dire que le délai idéale de mise en œuvre du processus est : au plus vite!
Mais les textes mettent également l’accent sur la construction d’une structure souple et évolutive évolutif avec droit à l’expérimentation et à la participation des adhérent-es.
A) Type d’Organisation
– avoir une structure transparente et démocratique : « finir avec les structures où on ne voit pas clair ».
– avoir une structure ouverte qui dispose de passerelles concrètes avec la société civile (associations, syndicats, etc.).
3 Types d’organisations
– La fédération : avec déclinaisons (pendant une période transitoire, avec possibilité d’adhésion directe à la fédération…)
– Le parti à structure classique
– La coopérative / parti réseau : Les différentes contributions structurent la coopérative autour de différents piliers (exemples de piliers : politique, société civile, de groupes locaux, de réflexion, de partenaires associés, etc.)
C’est cette dernière proposition qui semble la plus « majoritaire »
B) Mode d’Adhésion
– Conditionnement à l’adhésion à une charte des valeurs (à définir !)
– La plupart des contributions ont insisté insistées sur l’importance de donner aux adhérents le droit de vote Mais aussi
Le respect des différents rythmes d’adhésion et pas une adhésion de type « moine-soldat », par exemple: coopérateur de l’organisation, sympathisant-e, membre de commission thématique, militant-e, animateur, animatrice du mouvement, etc.
– Certaines contributions ont proposé d’avoir un mode d’adhésion à géométrie variable dans l’implication et dans le temps, par exemple: membre par adhésion directe, membre par participation aux commissions thématiques, membre par participation à une équipe projet, etc.
– Autre innovation introduite par une contribution est la possibilité d’avoir des droits de vote différenciés selon le niveau d’adhésion, par exemple: les signataires ont le droit de vote pour les sujets locaux et les adhérent-es ont le droit de vote pour les sujets locaux, régionaux et nationaux.
En résumé beaucoup de reflexions et d’innovations mais pas forcément de consensus net sur une solution unique sur les adhésions dites différenciées…
La Question de la double adhésion partage sans qu’on puisse détermine une majorité
– Oui mais de façon transitoire
– Pour
– Contre
C) Le rôle, la composition des instances locales, régionales et leur interdépendance
– Renforcement des structures régionales et des structures locales, avec les comités locaux comme base de l’organisation. Les différentes contributions insistent sur application stricte du principe de subsidiarité et de suppléance.
– Certaines contributions mettent en avant l’importance de ne pas figer le périmètre la structure géographique du groupe local. Ces contributions parlent du périmètre pertinent et de la forme adaptée pour la création d’un groupe local: géographique, thématique, etc.
D’autres innovations citées dans certaines contributions sont:
– la création dans l’organisation d’une instance territoriale pour les français-es qui vivent à l’étranger afin de leur permettre de s’organiser.
– la possibilité de considérer une division territoriale qui prenne en compte les départements ou les pays (exemple: La Savoie).
Peu de contributions a traité du lien entre local et régional…
D) Instances Nationales
Divers idées…
Mais en général les contributions proposent un comité législatif, un comité exécutif et un comité éthique ou de surveillance.
Les contributions s’accordent pour une demande de plus de démocratie et de transparence.
Certaines contributions avancent la question de grilles de non cumul entre les postes internes à l’organisation et les postes d’élu-e.
Les contributions se différencient sur l’application de la démocratie pour les votes des orientations politiques, la composition des organes et les choix des candidat-es … :
– soit la démocratie directe (les adhérent-e s votent directement).
– soit la démocratie représentative (les adhérent-es élisent des représentant-es qui voteront en leur nom).
Autre différence sans consensus : La composition des instances nationales
des représentant-es des comités locaux, des représentant-es des régions, des personnalité-es de la société civile, des élu-es, des adhérent-es tiré-es au sort, des représentant-es des commissions thématiques, etc.
E) Les modalités de convocation des assemblées générales et de vote
Pourquoi sont revenus sur comment organiser la recherche de consensus
Sur la question de comment organiser le débat et les votes, les contributions donnent plusieurs réponses, par exemple: la démocratie délibérative au sein des comités locaux et sur internet ; la sociocratie ; le vote préférentiel ; la recherche du consensus ; la recherche du consentement (personne n’est contre) ; le vote électronique ; le référendum militant ; les forums ouverts ; les conférences citoyennes ; le travail collaboratif des adhérents ; la consultation des adhérents par des questionnaires sur internet ; etc.
F) Les instances d’action et d’élaboration programmatique
des propositions qui sont complémentaires…
– co-élaboration avec la société civile des programmes de la nouvelle organisation
– importance de l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (internet) pour dynamiser et construire le débat
– promotion des universités populaires et des états généraux
– promotion des commissions thématiques ouvertes composées d’experts, de membres de la société civile, du monde politique, associatif, etc.
G) Les instances de régulation et de contrôle
création d’un comité des sages ou/et d’éthique qui veille au respect des statuts et des valeurs de la nouvelle organisation.
Suite à un atelier Cumul et Parité très large consensus pour la création de deux instances nationales : Observatoire du Cumul , Observatoire de la Parité
H) Les modalités de désignations des candidat-es aux élections externes
non cumul des mandats, la demande d’exemplarité des candidat-es aux élections et l’exigence d’un ancrage des candidat-es dans la vie locale.
certaines contributions proposent la désignation des candidat-es au niveau des structures locales ; le vote préférentiel pour le choix des candidat-es et des listes au niveau local, régional et national ; l’instauration de primaires de l’écologie ; le tirage au sort ; etc.
I) Pratiques militantes / relations avec les élu.e.s
C’est Un Point très important pour moi comme vous pouvez le constater dans ma contribution…
Même si je me repete souvent :
Liens entre les élus entre eux, liens entre élus et « nous tous » , Formation, Débats/Elaboration du Programme, participation aux actions et à la communication : pour moi que l’on soit adhérent ou non on doit pouvoir participer à toutes ces pratiques… et le mouvement doit l’organiser efficacement pour recréer concrètement du « lien » et une vraie participation citoyenne à la vie politique…
A titre personnellement à la lecture de ces contributions (voir mon précédent article) j’avais été un peu déçu de ne pas avoir assez de contributions parlant de l’organisation efficace et la mise en valeurs de toutes ces « pratiques »
– accent sur la formation croisée entre adhérent-es au sein des comités locaux et sur l’utilisation d’internet et des conférences de consensus citoyen pour promouvoir le dialogue, le débat et les actions.
– Certaines contributions proposent la promotion des maisons de l’écologie au sein des groupes locaux, des café/ conférences écolos et des agendas écolos. Une contribution propose la création d’un journal.
– Selon des contributions : la promotion des pratiques militantes, passe par une amélioration et simplification de la gestion des fichiers des adhérent-es afin qu’ils puissent communiquer, s’associer, former des groupes informels, des groupes de projet autogérés, etc.
Enfin pour conclure, et d’après ce que j’ai pu ressentir et comprendre nous allons donc vers :
– un « mouvement unifié » avec « un parti » qui devrait en faites être une « refondation/amélioration » des Verts : là on adhère… assez classiquement…
– un réseau « autour/avec » ce mouvement unifié permettant d’accorder une place, avec une grande souplesse, à tout ce qui ne souhaite pas adhérer mais souhaite toutefois participer à différentes choses : on peut très certainement inclure dans ce « réseau » la future Fondation, la coordination des élus (le FEVE) , les organisations « partenaires » (RPS ?) et différents groupes/actions plus ou moins « autonomes »…
Ce « Parti » et ce « Réseau » fonctionnant ensemble et de façon unifié bien entendu…