Retour sur L’autre côté – dystopie sauce télénovela

Série espagnol qui a trouvé son public ses dernières semaines, L’autre côté propose une première saison (et dernière ?) qui a fait écho à l’actualité.
En effet cette série nous fait notamment découvrir un monde qui fait face à un virus (appelé noravirus) et donc également à d’autres soucis dystopiques pas si improbables que cela : les pays du monde semblent avoir sombré dans la dictature…

On pense évidemment tout de suite à une autre série dystopique (finalement moins réaliste ?) , l’excellente Handmaid’s Tales mais la comparaison ne favorise pas L’autre côté.
Plus réaliste (?) la série souffre de quelques défauts…
La réalisation tout d’abord est bien moins parfaite que Handmaid’s Tales.
Trop souvent nous nous approchons de la TeléNovela (rien de surprenant venant du créateur de Un, Dos, Tres) avec un très très gros focus sur les relations familiales.
La série y va également un peu à la truelle et sans grande finesse (la rendant trop souvent prévisible) et ce mix entre TeléNovela et série Dystopique très sombre donne une impression bizarre… Comme si il y avait une hésitation à aller au bout des éléments présentés et de la noiceur survolée…
En effet les liens familiaux sont tellement appuyés que nous ne savons finalement pas si cela est un point fort (renforçant les drames) ou un défaut (donnant un côté gnangnan et plein de bons sentiments contrebalançant avec la noirceur des drames)

Car des drames nous en avons à la pelle (à la truelle) pendant toute la saison. L’univers est sombre. La dictature est cruelle, arrestation, torture, assassinat, enlèvement, exécution sommaire, dénonciation, (…) le tableau est complet. Et sans rien dévoiler c’est un des points forts de cette série finalement très réaliste sur ce point. On y parle aussi de la pauvreté, de la raréfaction des ressources, d’un virus mortel, (…)

L’autre point fort et qui hausse le niveau par rapport à son côté telénovela c’est la complexité des personnages, le niveau de profondeur je dirai même… qui accompagne une scénario qui bien que prévisible sur la majorité des points est plutôt bien fichu et offre des rebondissements…

Nous aurions pu nous attendre à des personnages caricaturaux et pourtant… non les méchants ne sont pas « super méchants » et les gentils « super gentils » , les héros ne vont pas preuve d’un grand héroisme mais ont plutôt des réactions cohérentes… et pourtant les premiers épisodes pourraient présager du pire de ce côté là…