Une bulle écologique ?

Tout le monde se souvient de la bulle internet et de son éclatement autour des années 2002… Mais que deviendra la bulle écologique qui prend forme partout dans le monde et particulièrement dans les pays où jusqu’alors l’écologie avait été ignoré.
On retrouve cette bulle sur plusieurs niveaux : les médias qui parlent d’environnement, bien plus souvent et de plus en plus souvent. Le « peuple » : les citoyens s’informent, se sentent concernés, veulent participer. Les politiques qui comptent bien ne pas laisser ce thème « populaire » aux partis Verts que l’on retrouve partout dans le monde. Et enfin le monde économique avec un développement des économies Vertes : aussi sur les aspects marketing , que sur des aspects plus concrets (carburants verts, énergies vertes, …)
Cet article a été publié sur http://metallah.webdynamit.net/blog et http://ecopolit.eu.

La bulle internet a affecté les « valeurs technologiques », c’est-à-dire celles des secteurs liés à l’informatique et aux télécommunications, sur les marchés d’actions à la fin des années 1990. Son apogée a eu lieu en mars 2000.
Non seulement économiquement mais culturellement puisque cette bulle a touché le monde économique mais aussi les individus, les médias, et la relation du monde politique avec ces nouveaux moyens de communication (NTIC devenus depuis TIC).
L’ouverture à la concurrence, l’enthousiame des investisseurs, l’apparente facilité à pouvoir créer des nouveaux services ont abouti à imaginer une « nouvelle économie ».
Mais comme on le retrouve sur le wikipedia : Au final, les technologies ont effectivement répondu présentes, mais l’offre d’un business adapté n’a pas été inventée à temps dans beaucoup de cas (banque, assurance en particulier). La bulle a fini par éclater.
Cette éclatement qui a supprimé de nombreux emplois, et a fait disparaitre de nombreux « nouvelles entreprises » n’a finalement pas eu que des effets néfastes puisque le marché a été d’une certaine manière assaini, les entreprises les plus « sérieuses » et « solides » réussissant à survivre. L’une d’elle, Google, naissant à l’époque, a connu depuis son petit succès…

Verra t’on alors une bulle écologique semblable ? Et suivra t’elle le même chemin ? (alors que parallèlement une nouvelle bulle internet, plus « saine », avec de nouveaux services, semble aller vers son apogée)

Du côté des « clients » , des citoyens lambdas, il semblerait que la demande soit présente.
L’augmentation du prix du pétrole n’y est certainement pas étranger, comme la multiplication des phénomènes liés au changement climatique.
L’individu a compris qu’il ne s’agissait plus seulement des générations futures, dont il semblait un peu se moquer jusqu’à présent, mais de sa propre survie : le danger est là, tout proche.
Du côté des médias , l’écologie fait également son entrée, parfois maladroitement dans des pays où celle ci avait jusqu’alors peu de place (c’est notamment le phénomène Hulot). Les médias s’interessent à l’écologie parce que leurs publics s’y interessent. Mais les compétences semblent manquer puisque tout et son contraire remplissent malheureusement écrans et journaux avec parallèlement un enthousiasme à présenter des projets qui sont loin d’être écologiques parfois, une désinformation « involontaire » du public, ce qui évidemment présente des risques.
De même les hommes politiques s’interessent au sujet. Si on compare avec d’autres pays européens, nos hommes politiques avaient d’ailleurs un sacré retard qu’ils tentent de combler « maladroitement ». Il en résulte même parfois un désir d’agir mais d’agir « seul » et finalement sans les écologistes alors que ceux ci ont tout de même une expérience non négligeable sur ces sujets.

Les clients sont là, le public répond présent, les médias aussi tout comme les hommes politiques.
On retrouve finalement les bons acteurs pour aboutir à une éventuelle bulle écologique.
Les créations d’entreprises sur ces secteurs « écolos » se multiplient, tout comme les investissements. Cela peut tout simplement commencer du côté de la « communication » avec les désirs des entreprises de mieux communiquer : expliquer par exemple qu’elles font des efforts, qu’elles produisent moins de déchets, une entreprise telle que Legrand l’a d’ailleurs bien compris (bon ok c’est vrai j’ai été derrière ce morceau de site en tant que stagiaire chez Legrand)… Communiquer sur ses actions, sur son impact environnemental
Il y a évidemment tout le secteur énergétique : avec la création d’entreprises du côté des énergies renouvelables. On pourrait d’ailleurs aussi parler des agrocarburants qui n’ont souvent pas grand chose de bio (les USA ont pu d’ailleurs expérimenter le terrain, ses avantages et ses inconvénients, tout comme le Brésil dont l’exemple est connu)
Le secteur de l’eau sera également un secteur clé, tout comme celui du traitement des déchets.
Tout comme cela avait été imaginé pour Internet, on se rend rapidement compte que l’environnement et l’écolo-économie peuvent être partout, voir même être sur des secteurs clés de l’économie et avoir des impacts non négligeables.
Les investisseurs ne s’y trompent pas, et ne s’y tromperont pas : il y a de l’argent à se faire. Il y a aussi des économies à faire, des emplois à créer…
Mais malheureusement aussi des fausses bonnes idées.
C’est bien là le danger, et ce qui pourrait arriver, l’investissement dans des « solutions » qui à première vue semblent écolos, et qui sont loin de l’être. Des créations d’entreprises fragiles, où comme pour internet, tout un chacun croira pouvoir créer son entreprise et faire de l’écologie…
J’ai par exemple en tête quelques entreprises consultées, mais dont je tairai le nom, qui prétendent travailler dans le renouvelable (le solaire) mais qui malheureusement n’y connaissent pas grand chose et profitent finalement du manque d’information des clients…

La bulle écolo pourrait donc bien être là, gonflant en ce moment même, mais aboutissant dans quelques années au résultat similaire qui avait affecté la bulle internet.