Verts dans tout les Etats

Dominique Voynet est donc devenue la première maire verte d’une ville de plus de 100000 habitants en France. Petite revanche personnelle pour celle qui a été 2 fois candidate des Verts aux présidentielles, longtemps « à la tête » des Verts, accusée de liens trop fusionnels avec le PS et qui finalement réussi face à un « apparenté communiste » soutenu par le PS et le PC (ce qui lui ne manquera pas d’être accuser d’avoir réussi avec des voix de droite). Un petit tour de l’état des Verts dans le reste du monde semble pertinent au moment même où le mois de Mars 2008 a été riche en événements politiques et où Les Jeunes Verts français accueillaient à Nantes plus de 60 jeunes verts européens pour le camp d’hiver de la FYEG (je vous invite à faire le tour des blogs de mes amis jeunes Verts et à gratter sur facebook par exemple pour quelques sympathiques photos).

Comme le rappelait La Vague Verte à sa reprise le mois d’octobre 2007 fut bien sympathique : l’ampleur du succès des Verts Suisse dépassa toutes les espérances. Au Conseil National, la chambre basse, les Verts ont obtenu près de 10% des voix et 20 sièges, soit six de plus qu’en 2003. Au Conseil des États, la chambre haute, les Verts ont obtenu les premiers sièges de leur histoire en remportant respectivement un fauteuil à Genève avec Robert Cramer et un fauteuil dans le canton de Vaud avec Luc Recordon.

Les bonnes nouvelles continuèrent en Novembre avec la belle performance des Verts en Australie. Au Sénat ils ont obtenu 9% des voix (+1.4%) et cinq sièges sur 76 (+1). Ce score monte à plus de 21% à Canberra et à plus de 18% des voix en Tasmanie, où les Verts se targuent d’être le plus ancien parti écologiste au monde… Les Verts progressent aussi à la Chambre, en y obtenant 7.8% des voix (+0.6%). Le mode de scrutin (majoritaire) les empêche toutefois d’obtenir le moindre de siège.

En Alberta, au Canada, les conservateurs restent majoritaires, toutefois les Verts ont nettement amélioré leur score par rapport à 2004 en obtenant 4.58% des voix contre 2.8% il y a quatre ans. Les Verts canadiens sont dans une phase d’expansion s’implantant dans de nombreuses régions dont ils étaient absents et améliorant leurs scores là où ils étaient déjà présents…

La Vague Verte revient un instant sur le « vote étudiant » en prenant le cas des élections en Bavière mais aussi ailleurs dans le monde et notamment les villes universitaires. Cette constatation en Europe pourrait également se faire avec le parti vert américain (qui selon des sondages arriverait souvent premier dans les universités devant démocrate et conservateur).

Bonnes nouvelles en provenance du Canada: un sondage qui vient d’être publié donne 13% d’intentions de vote aux Verts canadiens au niveau national, un record pour ce parti. Ce score monterait même jusqu’à 18% en Ontario…

Ondřej Liška, 30 ans, a été nommé en décembre dernier à la tête du ministère de l’éducation de la République tchèque. Les Verts sont au gouvernement tchèque depuis 2006, en alliance avec les conservateurs, ce qui ne va pas toujours sans poser de problèmes

Les élections en Bavière ont été relativement favorables aux Verts il y a quelques semaines à peine : Les Verts enregistrent le meilleur résultat de leur Histoire avec un score de 8.9% des voix, soit 3.6% de plus qu’en 2002. Dans certaines zones, les Verts sont désormais plus forts que les sociaux-démocrates…
A Munich les Verts obtiennent plus de 13% des voix. Le camp rouge-vert dispose désormais également d’une majorité dans la deuxième ville de Bavière, Nuremberg.
Le club assez restreint des communes bavaroises dirigées par un maire vert s’agrandit: outre les trois sortants qui ont tous été réélus (à Furth, Massbach et Rieneck), un quatrième a été élu au premier tour à Markt Berolzheim. Des Verts accèdent au deuxième tour dans sept autres communes.
Des bonnes nouvelles après les mauvaises nouvelles de ce début d’année : résultats assez médiocres obtenus à Hambourg et en Hesse…

Parallèlement les deux gros partis obtiennent des mauvais résultats lors de ces élections en Bavière : Les conservateurs de la CSU, qui ont la majorité absolue au parlement du Land, ont obtenu leurs plus mauvais résultats depuis 1966. Les sociaux-démocrates font pire puisqu’ils ont obtenu leurs moins bons résultats depuis la guerre.

Mais malheureusement ces très bons résultats furent également marquer par des résultats en demi teinte : En Espagne, une forte polarisation se fait aux dépends de presque tous les petits partis. Ainsi Les Verts catalans y ont laissé un de leurs deux sièges.

En Autriche enfin, les citoyens du Land de Basse-Autriche élisaient leur parlement régional. Les Verts stagnent à un peu plus de 6% et conservent leurs quatre sièges (après une campagne accusant conservateur et socialiste de faire la même politique : puisqu’ils gouvernent ensemble le Land).

On le voit les bons ou moins bons résultats des Verts sont souvent à mettre en parallèle avec des préoccupations locales. Les bons scores de gros partis pouvant leur être fatal (Espagne, Italie…) comme les mauvais scores pouvant leur permettre de se faire une place notamment quand parti socialiste et parti conservateur ont une tendance à gouverner ensemble (Allemagne) . Toutefois le Ni Ni ne semble pas forcément être une bonne solution. Si les électeurs semblent « tolérer » les alliances avec la « droite » dans certains pays, ils semblent préférer des Verts qui veulent « gouverner avec sérieux » avec la gauche sans mettre dans un même panier socialistes et conservateurs.

Bien souvent ils réussissent à convaincre quand ils se démarquent comme une « Alternative » sérieuse aux socialistes (sans pour autant être « violent » envers eux) : Une « Autre Gauche ». Qui point par point peut être considéré parfois « plus à droite » parfois « bien plus à gauche » que les socialistes.

Au point qu’en Suisse les socialistes ont du « copier » (sans vraiment succès) le programme et la campagne des Verts notamment en matière d’écologie.

Et c’est certainement là qu’il convient de relire mon précédent article : Ecologie Avenir de la Gauche où j’avais repris les écrits de Jean Zin et de Benoit Lechat (l’un plus révolutionnaire, l’autre plus libéral, oups ce n’est pas incompatible…) .
Mais également mon dernier topo sur l’avenir des Verts dans le monde (on voit le chemin parcouru).

Et pendant ce temps la politique suit son cours avec les prochains congrès (j’en reparlerai), les alliances à configurations multiples, les ententes et mésententes. A coup sur le Modem va encore continuer de faire parler après ces alliances inédites tantôt à gauche (PS-Modem-Verts) tantôt à droite (voir très à droite !) et la défaite de Bayrou qui a manqué de peu Pau.

Je vous conseille d’ailleurs de lire les derniers articles de Luc Mandret (ex PS bien à gauche et passé au Modem) qui sont autant de pistes sur ces prochains congrès… :

Notamment sur Aubry :
En acceptant une alliance de second tour avec le MoDem, Aubry semble vouloir se repositionner à la droite de l’échiquier politique socialiste. Très intéressant et à encourager politiquement. En piétinant les plate-bandes de Ségolène Royal, Martine Aubry va vouloir prendre la place toute chaude en l’éradiquant sur le domaine des idées. Obligeant Royal à se trouver une autre place. Car le prochain congrès du PS se jouera sur le terrain des problématiques et du débat de fond. Et l’on ne pourrait que conseiller une alliance avec Delanoë : le maire de Paris occupant la gauche du PS, la maire de Lille la droite

Ou sur Bayrou (et le Modem) :
Il est nécessaire que les cadres du MoDem, traditionnellement de centre droit, comprennent que la base militante de ce parti se compose plutôt de militants de centre gauche. Avec un PS incohérent, faisant le grand écart entre qui d’extrême gauche et qui de centre droit, le MoDem peut si il désire trouver un boulevard sur le centre gauche.

La clarification est indispensable pour ne pas faire fuir les électeurs. Et son projet découlera de ce positionnement. Sachant que son projet gagnerait à se situer socialement parlant à gauche et économiquement parlant sur l’aile libéral.

Et c’est là au cours de ces prochains mois et prochaines années que Les Verts ont leur coup à jouer !
On l’a vu à Paris où ils ont réussi à faire écarter le Modem…
On l’a vu ailleurs où ils ont gagné avec des dissidents de gauche contre le PS…
Ou quand ailleurs ils ont décidé de gouverner avec le PC malgré les « haines » passées…
Ou quand vieilles gauches et nouvelles gauches s’affrontent à nouveau…

A un moment où Le Modem se cherche (et va continuer à se chercher),
où le Parti Socialiste se cherche également (toujours perturbé par 2002),
et où la LCR tente le ratisse large (commençant à récupérer les ex voix du PC) en capitalisant sur Besancenot et sa propre refondation Anticapitaliste…

Les Verts qui sont finalement au « carrefour » du Modem, du PS et de la LCR (et des partis de l’ex gauche plurielle) doivent en profiter… Mais nous en reparlerons…