Europe Ecologie 2010-2011 : le débat
Daniel Cohn-Bendit a tiré le premier, appelant à la création de comités du 22-mars, pour discuter de l’avenir.
Eva Joly lance de son côté un appel avec Pierre Larrouturou «pour des Etats-Généraux de l’emploi et de l’écologie». ( http://www.etatsgenerauxemploiecologie.net/ )
Et le 23 Mars une quarantaine de cadres et dirigeants, Verts et non-Verts rendent public un texte ce mardi, se prononçant pour une nouvelle organisationdu mouvement
Puis vint une avalanche de contributions dont on peut retrouve une partie sur http://www.europe-ecologie.fr
Les dernières étant celles de Cécile Duflot qui a fait grand bruit (car considéré comme une contre attaque contre Dany Cohn Bendit ce qui a fini par provoquer une réunion « de crise » dont voici un petit bilan)
Et bien entendu la mise en cohérence du calendrier des acteurs avec son vote à l’unanimité au CNIR des Verts…
Poursuite du rassemblement des écologistes
La forme parti insatisfait mais la forme réseau ne satisfait pas….
Il y a quelques semaines Pascal Durand listait les hypothèses possibles et leurs avantages et défauts…
Ainsi pour lui :
1/ L’hypothèse Fédération, qui serait «constituée d’adhérents directs et de multiples organisations avec des règles organisationnelles entre les différents collèges avec une définition de droits, comme celui, pour les adhérents, de voter dans des primaires».
L’avantage: «ne pas porter atteinte à la structure verte existante» et «rendre plus lisibles les prises de décision».
L’inconvénient: «cristalliser une situation mouvante, risquant de reproduire le système des clans et des courants» et «des heures et des heures de négociations pour évaluer le poids et/ou la représentativité de chacun».
(J’apporte ici ma contribution en considérant qu’il n’est pas obligatoire de créer des collèges et surtout pas des collèges « figées »…)
2/ L’hypothèse P+, où «le parti politique Vert crée et favorise à chaque échéance électorale les conditions d’une ouverture et d’un rassemblement sous l’amicale et l’insistante pression des « non-verts », associatifs, militants politiques d’horizons divers, militants directs, organisés en comités locaux ou de sensibilités et incarné par des élus régionaux et des personnalités nationales».
Soit une structuration des non-verts et l’entrée «dans une phase active de cohabitation».
(Cette hypothèse n’est pas la plus souhaité… Mais la métamorphose du parti « Les Verts » doit aussi s’opérer parallèlement…)
3/ L’hypothèse M+, où «le mouvement/réseau Europe Ecologie intègre des adhérents directs et se structure comme dans l’hypothèse P+, mais il constitue le cœur de la dynamique écologique», organisant en régions des «Agoras locales ou des parlements de l’écologie rassemblant les citoyens, les syndicats, les associations…» Un mouvement qui «aurait une faible structuration nationale» et «pour vocation essentielle l’élaboration du projet», mais où les investitures électorales nécessiterait de«définir les conditions de son fonctionnement avec le parti Vert».
(cette hypothèse est relativement flou… mais interessante)
Mais finalement Julien L dans une contribution dit de son côté (et je le rejoins assez) :
4/ Nouveau Parti Ecologiste, Fédération, Mouvement, il ne faut pas choisir
– NPE : c’est la nécessaire réforme Interne des Verts (principale composante…)
– Fédération : c’est la Fédération de tous… et notamment des mouvements membres et des adhérents directs à cette fédération
– Mouvement : c’est encore plus généralement « tout le monde » pour ne pas enfermer à NPE et Fédération et élargir aux « non adhérents »
A nous de savoir ce que l’on veut faire, et comment, de tout ça ?
En effet certains « mouvements » pourraient se retrouver plutôt au sein d’une Fédération « appartenance concrète » sans dissolution… alors que d’autres pourraient entrer dans un périmètre plus large souhaité être « associé » sans être « membre » : cela demande donc des « espaces » de dialogues…
Ainsi des groupes politiques (parti verts notamment) peuvent souhaiter se fonder/dissoudre au sein d’un « nouveau parti » regroupant les autres associés formant une entité unique, alors que d’autres ne le souhaiteront peut être pas…
On peut imaginer 2 échelles fédératrices…
Une échelle régionale regroupant les « Groupes Locaux » d’une même région, et parmi ces groupes locaux des entités politiques (tels que les Verts)
Une échelle nationale qui serait alors la fédération des fédérations régionales
Le travail de rassemblement et de fédération s’effectuerait alors aux 2 niveaux : locale et national…
En tout cas d’une manière générale plusieurs conclusions ont déjà été tiré :
– Plus de Quotas
– Un(e) adhérent(e) = une voix
– aux « mouvements membres » de choisir leurs avenirs
– conserver la « non adhésion »
– conserver les consensus sans nier les dissensus (et donc préférer d’autres formules aussi…)
– éviter de « structurer » des « collèges figées » : les représentants internes ne doivent être déterminés selon des « quotas » (ex tant de « sièges internes » pour « Les Verts » …)
Comment faut il alors s’en tirer ?
Je pense pour ma part qu’il convient de prendre le débat dans le bon ordre et d’imaginer la construction d’un mouvement politique à partir de ses rôles essentiels… en corrigeant le tir là où les mouvements actuels sont défaillants…
1) Actions de base d’un mouvement politique :
a) Le Lien avec les élus et des élus entre eux
Un travail entre tout les élus « membres » est indispensable : nouveaux élus, élus signataires, … bref une coordination et un bilan régulier à tous !
En terme de structures il faut donc :
– une structure entre « élus » et « simples signataires » : avec plusieurs degrès pour chaque type d’élus , du national au local…
– une structure coordinatrice entre les élus :
c’est par exemple le rôle de la FEVE pour les Verts
Les élus doivent être en dialogue permanent entre eux… mais aussi avec les signataires (et leurs électeurs) qui sont en droit de demander des comptes…
b) Les Actions/Combats sur le terrain
Y être en permanence et les organiser
C’est le rôle des groupes locaux d’être au plus près du terrain
Les échelons ne devant le plus être départemental/régional mais bien « communales » avec des coordinations sur plusieurs échelles selon les instants électoraux (pour une cohérence) : contrairement au PCF ou au PS, qui ont un long passé, les Verts n’ont pas encore réussi à s’implanter partout sur le territoire, cela demande du temps… Il faut à présent y parvenir…
– Une structure locale sous forme de « coopératives »
On peut alors imaginer que le rassemblement soit une fédération de groupes régionaux eux même fédération de groupes locaux ?
c) Programme/Les Idées
Continuer à en débattre… Continuer à faire essaimer nos idées avec une campagne permanente (et non plus seulement pendant les campagnes électorales qui sont des « instants courts » )
Principalement le rôle des groupes locaux
Plusieurs types de structures :
– structures pour « faire le programme » et « en débattre »
– structures pour se « former au programme » formation des élus… mais aussi formation des militants/sympathisants qui sont très demandeurs de ces instants trop rares en dehors des élections…
– structures pour « diffuser les idées »
rôle des portes paroles (nationaux et locaux) , rôle des groupes locaux, groupes d’actions…
d) Echéances électorales
Et donc choix stratégiques, choix de « candidats » (2011, 2012, 2014…)
Avec les « représentations internes » ce sont finalement les seuls « enjeux » qui demandent un « plus démocratique » en interne…
Il faudra choisir clairement comment nous procédons :
Qui vote ? comment ? Pour qui ?
En effet selon les types de choix (stratégies, élections…) le corps électoral ne sera pas forcément le même : on peut imaginer pourquoi pas les signataires « voter » comme on peut aussi imaginer des « non adhérents » être pourtant des candidats…
Mais il faut être clair !
Ainsi
On le voit d’une manière générale la seule différence entre « Adhérents » et « participants-signataires » ne se fera que sur les votes internes…
Votes internes qui auront lieu sur : les représentants internes, les choix stratégies et les choix des candidats… même si on peut aussi garder un « droit à la parole » pour tout « participant signataire »
Pour tout le reste (les points a, b et c) l’adhérent comme le « signataire » participera de la même manière à ce qui fait la vie d’un « mouvement politique » et il faut alors trouver comment donner gout à la politique à tous, donner des responsabilités à chacun…
Une fois ces points abordés on peut imaginer une structuration allant vers l’idéal… chacun y allant en ce moment de sa contribution
2 ) L’Adhésion
* Adhérents à des partis adhérents
– Les Partis Fondateurs :
Les adhérents des partis fondateurs sont membres de droits
Les Verts
Régions et Peuple Solidaire
éventuellement d’autres « associations, partis, clubs… » qui s’intégreront rapidement ?
Ces partis continuent d’exister sauf si ils en décident le contraire
– Les adhérents/membres de groupes/partis/clubs
L’entrée d’un « groupe » est décidé par ses membres
Son « acceptation » au sein des « groupes adhérents » se fait dans l’idéal du consensus entre tous
Les membres d’un « groupe adhérent » deviennent « membres de droits »
* Adhésion direct
Toute personne peut adhérer directement à la structure, il devient alors membre et a les mêmes droits que tout les autres membres
La « double carte » pour les adhérents de « partis non membres » est toléré
Mais ne peuvent pas être candidats en interne et externe, sauf à abandonner ?
Choisir au bout d’un an de renouveler une ou l’autre adhésion : provisoirement les mêmes droits qu’un signataire ?
* Signataire
Tout signataire peut participer à toutes les réunions (sauf instances réservées aux adhérents)
Il peut s’y exprimer, participer à la vie du groupe (actions, …)
Mais il ne peut pas voter
Toutefois si il n’est pas « encarté » il peut être élu ou éligible en interne comme en externe ?
Etre élu mais ne pas pouvoir élire ?
* Les Représentants
Les élus et Fonctions Internes
Toute personne ayant des fonctions : élus externes, fonctions internes… doit obligatoirement être adhérent (adhérent de partis membres ou adhérent direct) ?
Ou
Tout représentant doit cotiser ?
Une grille de cumul doit être mis en place similaire à celle qui peut exister chez les Verts
Afin d’éviter les cumuls entre « fonctions » au sein des Verts et « fonctions » au sein de la structure du rassemblement les deux grilles seront complémentaires
Un représentant au sein d’un parti membre n’est pas obligatoire un représentant au sein de la structure du rassemblement.
Toutefois et même si les collèges (avec quotas…) doivent être évités on peut imaginer des structures internes transversales avec des « référents »
3 ) Adhérer à des Idées et participer financièrement
Mais pas forcément à un mouvement (partis, associations, …)
C’est finalement la conclusion que l’on pourrait tirer…
Beaucoup ne souhaite et souhaitera jamais adhérer à un quelconque mouvement mais peut adhérer à des idées de façon permanente ou temporaire à un moment donné…
Beaucoup ne souhaitera même pas avoir un « quelconque pouvoir » interne mais aime conserver tout de même un droit de parole ou être tenu bien informé…
L’adhésion à un « instant électoral » , à des « idées » , à un programme… sont des concepts à inventer et concrétiser…
D’une certaine manière, et cela se vérifie dans les adhésions au sein d’un parti, certaines personnes adhèrent souvent temporairement : pendant une période précise… pour participer à une campagne donnée (une année, deux années…) , à l’élaboration d’un programme, pour témoigner de sa sympathie…
> Participer financièrement
Une participation financière (mais pas forcément lié à l’adhésion) est souhaité d’une manière ou d’une autre…
Elle est bien entendue à être considéré comme obligatoire pour les élus membres d’un même mouvement et à imaginer pour tout les autres…
On peut imaginer que pour certains il y a aussi un souhait de participer financièrement suivant son « militantisme » du moment : participer financièrement et adhérer à un « instant électoral » mais pas à un parti…
Soutenir moralement et financièrement (et participer temporairement) à une élection électorale donnée pendant un instant donné…
Il y a certainement une piste à explorer et à mettre en valeur
Pour explorer correctement cette piste il faut certainement relire « ce qui fait un mouvement politique » et les structures idéales internes à mettre en place…
Les Espaces Militants :
– Une coordination des élus :
nationalement comme localement avec des échelons géographiques mais aussi pourquoi pas thématiques ?
– Un espace de dialogue entre élus et la société
principalement entre élus et militants mais aussi signataires, électeurs… bref là où les élus rendent des comptes, font des bilans réguliers…
là où aussi il faut plusieurs types d’espaces
Il faut ainsi différencier (tout en coordonnant) les « paroles des élus » et les « paroles du mouvement politique » : les uns parlant plutôt de leurs actions, faisant un bilan de ce qu’ils font… les autres cherchant plutôt à diffuser les idées…
– les groupes locaux d’actions :
Bref des groupes pour faire des actions, être présents sur le terrain, … on peut imaginer là encore des échelons thématiques comme géographiques…
Il faut différencier là où il faut être (toujours mettre en place des référents « thématiques » qui iront dans chacun des collectifs où il faut être…) et les actions que le mouvement politique doit lui même avoir l’initiative de faire…
– Faire et débattre du programme
des espaces où on crée et où on discute du programme
(c’est d’une certaine manière les commissions au sein des Verts… qui sont déjà des espaces ouverts au non adhérent des Verts…)
– Se former aux idées
des espaces où on se forme aux idées…
– Diffuser les idées
une forme de campagne permanente, aussi bien « sur le terrain concret » que sur internet, dans les médias nationaux comme locaux… demandant un travail permanent localement et nationalement…
– Elire et faire élire des représentants
les campagnes électorales…
Pour chacune des « actions » qu’on pourrait appeler « instant militant » chacun n’aura pas le même degrès d’investissement et d’interessement personnel… il convient d’orienter chacun là où il peut se sentir le plus utile et à l’aise et considérer qu’un « signataire » est un participant temporaire mais potentiellement régulier à l’une ou plusieurs de ces façons de militer…
Quelques Contributions à lire :
(lectures interessantes dont je ne partage pas forcément tout les propos…)
– Les 5 visages d’Europe Ecologie
– FAQ sur l’Adhésion à Europe Ecologie
– Contribution au débat sur notre futur OPNI (Objet Politique Non Identifié)
– L’adhésion différenciée à Europe Écologie – Accepter les différentes formes d’engagement
– Europe Écologie : un mouvement multiple
– Europe-Écologie : réussir l’articulation parti-réseau ?
– Coopérative politique, fédération : innovations ou leurres ?
– Le mouvement qu’il nous faut : à géométrie variable et à investissement variable
Intéressant.
Moi je vois une structure extremement simple. Il faut une organisation agrégatrice.
un organe de coordination et des groupes qui se font et se défont en permanence.
L’assemblée générale voterait pour des portes paroles sur les différentes thématique et désignerait un coordinaun porte parole général.