Congrès Des Verts à Lille
Dans quelques jours, je participerai au Congrès des Verts à Lille. Je fais en effet parti des 6 délégués élus en Limousin. Une AG à priori apaisée pouvant aboutir à une grande synthèse et au minimum à la synthèse de la grande majorité des motions. Cécile Duflot devrait être reconduit comme secrétaire nationale des Verts et un texte assez ambitieux devrait sortir. L’occasion pour moi de diffuser une des dernières vidéos d’une interview où elle revient sur la crise et parle même de décroissance. L’occasion pour moi de revenir sur Europe Ecologie également.
Décroissance, en pleine récession ? Faut il avoir peur des mots ?
Thomas Legrand sur France Inter, le 1er décembre, revenait sur l’écologie :
extraits :
Au moment où s’ouvre la conférence de Poznań en Pologne sur le changement climatique, retour sur le virage écologiste de la droite française.
Ce glissement idéologique, si l’on y réfléchit, est une évolution des plus spectaculaires. Toute la droite est maintenant convaincue de la nécessité de réorienter l’économie en fonction de l’urgence écologique.
les premières discussions autour du Grenelle de l’environnement étaient très contestées à l’UMP. Mais le Président les a retournées comme une crêpe avec une formule magique : « la croissance verte », basée sur la transformation des infrastructures du pays pour répondre au défi écologique et aujourd’hui, pour répondre à la crise, comme le répète encore ce matin Jean-Louis Borloo, le ministre de l’écologie, dans « Les Echos ». Une croissance chiffrée et créatrice d’emploi. Alors c’est vrai, le parlementaire lambda, quand il entend Cécile Duflot ou Daniel Cohn-Bendit parler de « croissance verte », il entend surtout verte
Mais les verts, eux, ne parlent plus de « croissance verte ». Il faut savoir que désormais, cette formule est considérée par les écologistes comme un pis-aller pour politicien qui découvre la lune. Maintenant que les thèses des écologistes sont validées par tous, c’est le moment de pousser le bouchon un peu plus loin se disent les verts et leurs alliés. Il ne faut pas parler de « décroissance » tout court, c’est un mot toujours mal poli qui fait référence à des économistes considérés comme des hurluberlus. Donc, les écolos ont trouvé le truc : dans leurs nouveaux textes, maintenant, on parle de décroissance de « l’empreinte écologique », ou de décroissance de « flux de matière première ». On ne met plus l’adjectif « verte » à la croissance, on met un complément à la décroissance pour ne pas effrayer le productiviste qui sommeille dans tout député UMP ou PS ! Les écologistes expliquent par exemple qu’il faut une croissance du rail et une décroissance de la route. Le but est de promouvoir une société de modération, la fin de la course à la consommation.
Mais la décroissance, nous y sommes. On appelle ça la récession. Presque, et si elle dure, il y a fort à parier que le monde politique classique sera ravi de trouver un habillage, un vocable positif à la récession comme « décroissance maîtrisée ». On en est très loin. Pour l’instant, le Président du « Travailler plus pour gagner plus » trouve surtout génial que son concept de croissance verte soit compatible avec son slogan. D’ailleurs, les discours de sortie de crise ne se basent que sur des politiques de relances de l’activité, ce qui montre que –malgré le chemin parcouru- pour être de vrais écolos, le Président, la droite et la gauche française ont sans doute encore besoin de quelques années de récession de l’économie, de catastrophes naturelles et d’émeutes de la faim !
Cet édito faisait lui même echo à un édito publié début septembre, dont j’avais déjà parlé :
Le projet de plate forme du pôle écologiste, qui est en train de naître s’oppose à « l’organisation productiviste, libérale, consumériste portée par l’idéologie de la croissance ». Donc, la notion de croissance soutenable est caduque. Les écologistes se rapprochent des théories établies dans les années 70 par l’économiste Nicholas Georgescu-Rogen, développées aujourd’hui par Serge Latouche. L’idée c’est que la croissance, qui a longtemps permis l’enrichissement et la répartition est maintenant plus un problème qu’une solution, surtout qu’elle se heurtera bientôt à la raréfaction des matières fossiles. Alors c’est vrai que ce concept séduit plus facilement des électeurs de gauche que de droite puisqu’il implique une certaine régulation par l’Etat. Mais, en même temps, il parait incompatible avec le programme des socialistes qui se donne toujours comme but la redistribution de richesses produites dans le cadre du marché et d’une croissance maximum. Bref, nous sommes à la veille, à gauche d’un débat de fond qui n’a eu d’équivalent que celui entre communistes et sociaux démocrates après guerre.
Ah, merci, j’avais raté cette chronique de Thomas Legrand! C’est toujours un plaisir de l’écouter, j’aime beaucoup!
Le Timbré, n°61, extraits
Le sieur de Montebourg est l’invité d’Europe 1 le 11 janvier : la vacuité faite homme. Et qu’il m’excuse, c’est Montebourg que l’on dit maintenant, il a lui même renoncé à sa particule. C’est dômmage, la particule, c’est ce qu’il y avait de plus authentique chez Montebourg. Bref, encore plus que ses copains, il tire à boulet rouge sur le président. Ils sont tellement à court de projet les socialos qu’ils n’ont d’autre choix pour ne pas couler que de se lancer perpétuellement dans la critique acerbe. Telle celle qui concerne le pouvoir d’achat dont ils répètent comme un leitmotiv que le président n’en tient pas la promesse : en dehors du fait que les promesses qu’on fait le plus volontiers en campagne électorale sont celles qu’on sait ne pas pouvoir tenir – si un candidat ne se hazardait qu’en des promesses tenables, il serait élu roi des gentils petits oiseaux de la jolie forêt, mais certainement pas président de la République – le seul soutien efficace du pouvoir d’achat, c’est la croissance, pour la relance de laquelle les socialistes sont aussi vides de solutions qu’ils sont véhéments pour la critique du gouvernement agissant, se faîsant un vibrant honneur de ne surtout pas manquer d’oublier les quelques 760 millions disponibles au bénéfice des 3,6 millions de personnes éligibles au Revenu de Solidarité Active. Telle celle également concernant le plan de relance de 26 milliards, dont les socialistes n’ont eu comme réaction que de se précipiter pour lui reprocher son insuffisance, minant par la même le moral des acteurs économiques de telle manière que cela réduit d’emblée et d’ores et déjà considérablement ses chances de produire les effets escomptés. On a le très net sentiment que plus les socialistes se rendent comptent qu’ils n’ont strictement rien d’autre à proposer aux français que leurs vieilles lunes interventionnistes qui sont la cause essentielle de la déconfiture de laquelle le gouvernement s’échine à tenter de nous sortir aujourd’hui, plus ils s’acharnent contre lui, en espérant sans doute que leur courroux sera assez perceptible pour dissimuler leur pitoyable vacuité. Le député remet ainsi en cause toutes les réformes qui ont pour but de freiner la dérive totalement incontrolée des dépenses publiques. Il remet sur le tapis pour la 88 521 ème fois le paquet fiscal. Il parle des 500 millions d’euros de chèques qui ont été faits aux riches, en se gardant bien évidemment de les mettre en parallèle avec les quelques 100 à 200 milliards d’euros de chèque signés par ces riches avant qu’on ne leur rembourse généreusement cette aumône afin que le franchissement de la barre des 50% d’impôts ne transforme point les prélèvements en racket organisé. Ne serait ce pas vous qui ayez inventé la mauvaise foi, Mr Arnaud ? Ah il y a une grande richesse d’arguments chez les éléphants, et plus ils sont imbus d’eux mème plus le vide de leurs propositions saute aux yeux. Quand on écoute le député de Soane et Loire, on frémit rien qu’à l’idée qu’on a immédiatement à l’esprit de ce qu’un programme socialiste de remise en question de toutes les réformes actuelles et donc de retour immédiat à l’immobilisme le plus radical qui terrasse notre pays depuis 50 ans aurait pour conséquence : si les socialistes reviennent au pouvoir en 2012, parviendront t-il avant 2017 à faire franchir à notre pays la barre symbolique des 3000 milliards d’euros de dette publique ? Quand on écoute le bel Arnaud, on peut même parier sans grand risque pour 3500 millards. Mais ça n’est pas grave n’est ce pas, au délà des 4000 milliards, je pense que ça n’est même plus la peine de compter. Ceux qui compteront, ce ne sont finalement que nos enfants et arrière petits enfants sur quelques décennies de générations. Après tout, si on peut leur plomber l’existence pour la nuit des temps, pourquoi s’en priver ? Aller, tous derrière le bel Arnaud, c’est pas parce qu’il veut priver nos enfants d’avenir qu’il faut lui gâcher le sien. » Oui, Arnaud, vive les déficits » lui répond en écho son ami le président du conseil général de l’Ardèche ce même dimanche chez A.S. Lapix sur Canal +. Il explique que le meilleur moyen de soutenir l’emploi, c’est de créer des postes de fonctionnaires. Oui, « vive les déficits », entonne à la cantonnade un directeur d’hôpital qui demande la création de 20 000 postes. Le trou de 800 millions à l’hôpital public ? Mais bagatelle voyons, allez amis socialistes, faisons l’effort pour un chiffre rond : plus que 200 millions et oui, ce sera le milliard, le milliard, LE MILLIARD à l’hôpital !!! La vacuité et l’explosion des déficits comme unique programme : au boulot, Martine, y’a du pain sur la planche.
Victor C.