Pendant ce temps là au Modem et à la LCR
Curieuse façon d’aborder l’actualité du moment en associant 2 partis qui ne sont pas situés au même endroit sur l’échiquier politique. Pourtant après l’UMP, le Modem est le 2ème parti a avoir subi des mutations au point de changer de nom. Et la LCR semble prendre à son tour ce chemin là. Mais comme pour l’UMP, les choses ne se passent pas sans difficulté au Modem comme à la LCR. Quoi qu’il en soit se réformer est certainement indispensable pour des partis souvent vieux de 30 ans : changer pour mieux rebondir ou disparaitre…
Après un congrès qui en avait déçu plus d’un (les vieilles habitudes de l’UDF demeurant) , les adhérents du Modem élisaient le collège des adhérents au Conseil National.
En y regardant d’assez pret on a pu constater que les statuts du Modem cumulaient des défauts bureaucratiques (bien pire que ce qui est souvent critiqué chez les Verts par exemple) et des absences notoires de démocratie où le « grand chef » se voit attribuer des fonctions de désignations multiples par exemple.
La suite a pu en énerver certains : désignation des têtes de listes pour les municipales, absence de primaire interne (…) : les nouveaux adhérents génant les vieux, et vice versa… Au point que des tensions ont pu se ressentir nettement et amener des personnes à se rapprocher de l’UMP ou du PS selon les cas…
A regarder les premiers résultats de ce collège des adhérents on constate que le Modem arrive à faire pire que les Verts. Ainsi sur l’Ile de France on compte 14 listes internes dont la fameuse liste Delmas arrivant en tête. Ailleurs on peut vérifier assez facilement certaines divisions internes. Entre nouveaux, partisans d’un rapprochement avec le PS, rapprochement avec l’UMP ou autonomie relative…
On peut féliciter finalement cette forme de « proportionnelle » interne mais des questions demeurent certainement. Assurément quelquechose s’est passé de ce côté là de l’échiquier politique. Mais le Modem, et son leader François Bayrou, conservent un cumul des défauts de l’UDF et des nouveaux arrivants. Un Ninisme se mélant à du Et Et aboutissant à du Ni Et Ni Et…
Les multiples stratégies aux municipales constituent un nouveau test après des législatives décevantes pour ce nouveau parti…
Du côté LCR.
Le facteur Besancenot a dévoilé depuis quelques temps sa stratégie : la création d’une force anti capitaliste, à la gauche du PS.
L’idée d’un nouveau parti dépassant la LCR a germé après l’échec de la candidature unique antilibérale à la présidentielle de 2007 et le bon score (4%) obtenu le 22 avril.
L’effondrement de LO, l’échec des autres candidatures (Bové, Buffet…) y aidant également, la LCR tente de s’imposer (avant de se fondre) dans ce nouveau parti anti capitaliste…
Pourtant tout n’est pas gagné…
LO ne souhaite pas en faire parti, le PCF a ses propres objectifs, et Bové tout comme ses amis auraient certainement beaucoup à dire sur l’échec de la candidature unique…
Pariant sur le capital sympathie de Besancenot, sur les 1.5 millions de voix aux présidentielles (non transformé aux législatives) , la LCR a bien du mal à faire exister ce projet dont elle semble le seul participant.
Pourtant l’idée est de s’adresser aux syndicalistes, aux militants de gauche, aux altermondialistes, aux anonymes : mais malgré les derniers succès la progression du nombre des adhérents est modéré : passant de 3000 à 3500.
Les participants à une candidature unitaire sont très méfiants voir très critiques (préférant souvent se rapprocher des Verts : on a pu d’ailleurs le voir avec Bové et son soutien à Baupin) , les syndicalistes restent fidèles à leurs anciennes attaches…
La stratégie Besancenot semble trouver ses limites : pourtant l’idée semblait bonne d’autant plus que la France est un des rares pays où la gauche de la gauche est aussi divisé… A un moment où il pouvait profiter de l’affaiblissement des autres forces de gauche et des déçus du PS… Mais tout le monde ne semble pas partager cette vision des choses : certains imaginant même la LCR se transformer en leader d’une extreme gauche plurielle (et être amené à faire les memes erreurs que le PS en cherchant à s’imposer aux autres) , d’autres regrettant que la LCR tente de ratisser large en « oubliant » des valeurs de la LCR…
La critique, même si elle est minime (20% à peine du parti) , se ressent en interne de la LCR : Favorable à un nouveau parti, mais constitué avec d’autres forces politiques – le PCF ou encore l’aile gauche du PS – le chef de file de la principale tendance d’opposition Christian Picquet accuse la direction de vouloir créer « un ersatz de la LCR ». « Par ses seules forces la Ligue ne peut pas être un début d’alternative crédible à la déliquescence de la gauche traditionnelle actuelle » .
Toutefois comme les partis qui ont plus de 30 ans, la LCR emprunte à son tour le chemin de la « refondation » avec au menu un nouveau nom. Qu’en sera t’il des autres ? Changer ou disparaitre ?
Quelle voie emprunte le FN ? Le PC ? Le PS ou encore les Verts ?