L’Utopie et le Plan pour y arriver (partie 3)

Troisième et Dernière partie de la relecture de « Plans de Réalisation de la Société Future » après une Première Partie et une Seconde Partie .

En conclusion du précédent article je disais :

Paragraphe après Paragraphe on lit plus clairement le projet réformiste proposé :

– Un Parti Socialiste qui éduque et essaye d’obtenir le pouvoir tout en restant en lien avec coopératives, syndicats et mutuelles

– Des coopératives qui associent les travailleurs

– Des syndicats qui organisent le travail (droits, grève, …)

– Des Mutuelles qui s’occupent des « coups durs » (maladie, hygiène, …)

Comme si la SFIO « idéalisé » était composé de 4 sections autonomes mais se coordonnant : Politique, Coopérative, Syndicalisme et Mutuelle

Une méthode que le SFIO comme le PCF emploieront finalement l’un comme l’autre les années qui suivirent ?

A vous de voir…

Suite et fin sur la 3ème partie de cet essai passionnant…

 

1) Avénement du 4ème Etat

Après avoir décrit l’avénement d’une société socialiste remplaçant la société capitaliste après des années de réforme l’auteur revient sur les écrits des auteurs socialistes.
Pour lui si, Karl Marx en tête, ils proposaient une lutte des classes forcément « violente », une dictature du prolétariat, sur sa fin de carrière Karl Marx avait des écrits plus modérés et réalistes l’expérience aidant…

Il l’oppose ainsi Karl Max à Bakounine créateur de l’école anarchiste et en arrive à décrire ce que pourrait être cette révolution violente qu’il compare volontier aux révolutionnaires de la Terreur :

« Nous assisterions aux même phases de luttes intestines, que celles qui aurent lieu entre Girondins et Jacobins, et ensuite entre Jacobins eux même. Les partisans de Jaures, Guesde, Hervé, Yvetot, tous unis pour la conquête (…) se fusilleraient les uns les autres jusqu’à qu’un nouveau Thermidor mette fin à leurs querelles… »

 

Pour l’auteur de cet essai les réformes socialistes doivent se faire de la même manière que les réformes récentes autour de la laicité. Sans utilisation de la violence. Il cite pour appuyer sa thèse de nombreux socialistes plus ou moins contemporains et opposés à la violence y compris parmi les plus révolutionnaires.

Il conclut ce chapitre par une nouvelle description d’une nouvelle Constitution et la méthode pour y parvenir (Assemblée Constituante…)

 

2) République Industrielle

On est ici très loin d’une société écologique…

L’essai socialiste étant très productiviste et fervent admirateur des sciences… faisant une description utopique des différents usages des technologies :Agriculture, Industrie, Transport, Commerce (…)

Les utopies futuristes sont déjà là :

« … plus de traction animale, plus de fumée de vapeur, la fée électricité pourvoira à tout »

Une société où les technologies rendront tous les services, combleront tous les besoins (…) permettant aux citoyens d’être instruits et d’avoir de nombreuses heures de loisirs…

 

3) Stade Edenique

Le Socialisme intégral comprendra 2 étapes : Collectivisme et Communisme

Pour l’auteur le communisme (dans un très lointain avenir) sera l’aboutissement du collectivisme :

« les hommes transformés en surhommes auront à ce point acquis la notion des droits et du devoir qu’il n’y aura plus besoin de lois ni de réglement »

Pour l’auteur plutôt que d’utiliser la violence pour arriver à cet idéal lointain, les anarchistes, ou du moins les communistes libertaires, devraient préparer l’esprit de leurs contemporains

« L’idéal anarchiste doit longtemps encore rester dans le domaine de la philosophie »

L’auteur considère donc le Communisme Libertaire comme un idéal, une Utopie, mais celui ci ne sera finalement que la conclusion lointaine de nombreuses réformes… bien après des années de collectivisme…

 

Pour finir, et sans aller plus loin, je ne reviendrai pas sur la Conclusion de cet essai dont je parlais déjà dans la première partie :

A chaque jour sa tache, à chaque époque son oeuvre, lentement, mais avec certitude, …