Europe Ecologie : Les grands chantiers de restauration des écosystèmes
Europe Ecologie : une proposition par jour. Mes remarques, mes attentes, mes amendements mais aussi ce que j’entends autour de moi, vos commentaires… Aujourd’hui proposition 8 « les grands chantiers de restauration des écosystèmes » dans le chapitre 2 Une Europe qui lutte contre la crise ecologique .
Remarques en italique, en mettant un peu de gras, puis je ferai suivre quelques commentaires…
Une Europe qui lutte contre la crise écologique
Biodiversité : stopper la destruction !
>> Là encore une introduction très longue, mais certainement nécessaire, avant la proposition mis en valeur…
Au niveau mondial, les scientifiques commencent à parler d’ « extinction » au vu de la vitesse vertigineuse de la perte actuelle de biodiversité. Depuis 1950, l’Europe a de son côté perdu plus de la moitié de ses zones humides et la plupart de ses terres agricoles à haute valeur naturelle. La plupart des grands stocks halieutiques se situent sous les limites biologiques de sécurité et sont donc insuffisants pour assurer un renouvellement des stocks à long terme. 800 espèces végétales sont menacées d’extinction totale. Plus de 40 % des mammifères indigènes, des oiseaux, des reptiles ou encore des papillons sont menacés.
La biodiversité est essentiellement victime d’une agriculture intensive, des changements climatiques, de l’imperméabilisation des sols, de la surpêche… Protéger la biodiversité c’est donc l’intégrer dans les politiques sectorielles : infrastructures de transport, urbanisme, agriculture, pêche. L ‘adoption de la Directive cadre sur les sols ne peut par ailleurs plus être repoussée.
L’Europe est un espace géographique pertinent pour protéger la biodiversité et elle s’est déjà dotée d’outils et objectifs (directives oiseaux et habitats, objectifs de Goteborg…).
Nous proposons un plan d’action renforcé et tenant compte du bilan du plan précédent (2006) . Il intégrera notamment :
- une augmentation des moyens dédiés à Natura 2000
- la création de corridors écologiques reliant des zones Natura 2000
- une conditionnalité biodiversité pour les nouvelles infrastructures et aménagements.
- des mesures spécifiques pour les territoires européens outre-mer.
>> Il s’agit déjà de propositions dans l’introduction ! Il faut une fois de plus certainement les extraire pour en faire des « propositions principales » ou du moins des « points » des propositions !
On remarquera que la biodiversité est un problème transversal, qui doit être traité de façon général (adoption de la Directive cadre sur les sols) mais aussi se retrouver dans toutes les autres propositions d’une manière cohérente (on ne doit pas protégrer d’un côté si on « casse » de l’autre…)
En matière de pêche, outre la poursuite du combat pour une politique des pêches protégeant les ressources et accompagnant la reconversion du secteur, nous nous intéresserons aux accords de pêche de l’UE avec des pays en voie de développement et à la pêche pirate.
Mais l’Union européenne a aussi un rôle à jouer sur la scène internationale. Elle doit en premier lieu stopper toute destruction, et payer sa « dette écologique » en finançant de grands travaux de restauration des écosystèmes.
>> Encore des « propositions » ou des intro de propositions… Il faut faire attention de ne pas donner l’impression qu’elles peuvent passer à la trappe…
Proposition 8 – Les grands chantiers de restauration des écosystèmes
L’urgence commande que l’Union européenne prenne l’initiative d’un programme mondial de grands travaux de génie écologique consacrés à la préservation, à la restauration et à l’entretien des écosystèmes (sols, mers, pêcheries, fleuves, forêts, prairies, savanes, zones humides, nappes phréatiques, glaciers, littoraux…qui sont autant de biens communs). De leur stabilité dépend en effet l’avenir de l’humanité et d’abord celui des populations locales qui en ont directement besoin.
Pourquoi ?
La santé d’une économie ne peut pas être dissociée de celle des milieux naturels dont elle dépend. Or, près des deux tiers des grands écosystèmes sont aujourd’hui en voie de saturation ou de régression. L’affaissement accéléré de la fertilité et de la diversité du vivant précipite le déclin économique et décuple la pauvreté. Ce phénomène menace directement la survie de plus de la moitié de l’humanité, principalement dans les pays du Sud. Il précipite les migrations et l’urbanisation sauvage en aiguisant les risques de conflits communautaires. Plus généralement, l’effondrement des écosystèmes prive l’ensemble de l’humanité des services irremplaçables que la nature lui rend. Il compromet les ressources de tous et hypothèque gravement l’équilibre global de la biosphère.
Comment ?
Un programme de grands travaux de génie écologique s’attachera à mettre en œuvre les actions de conservation, de restauration et d’entretien des écosystèmes, selon des méthodes adaptées aux différentes régions du monde, à leurs populations et à leurs cultures : régénération des sols, reforestation, développement de l’agro-foresterie, reconstitution des stocks halieutiques, stabilisation des nappes phréatiques, réhabilitation des zones humides, protection de la biodiversité…
De tels programmes ne peuvent se concevoir que comme des projets intégrés de développement mis en œuvre en associant étroitement les populations et acteurs économiques locaux, les associations et ONG de développement.
Remarques :
Dans le débat, Ludovic revient sur « la consommation de l’espace » (espaces naturelles et agricoles…) . Même si on peut considérer que la future Directive cadre sur les sols va dans ce sens (et qu’il y aura ensuite des déclinaisons selon les compétences de chacun : etat, région, département, commune…) il convient certainement d’être radical sur ce point. Et de l’afficher ! Le grignotage des terres (qui doivent nous nourrir… et dont la biodiversité doit être préservé ou restauré…) doit cesser !
De son côté Jean Paul Besset (candidat en Centre-Massif Central) reprend l’argumentaire et le complète en parlant de Plan Marshal pour le vivant… Proposant même pourquoi pas de soutenir les habitants du sud directement chez eux en leur assurant un revenu… ( De grands travaux de génie écologique permettraient de mobiliser, contre rémunération, cette masse de travail disponible. Un revenu serait ainsi garanti en échange du travail fourni. Il pourrait prendre la forme de salaire direct, de revenu d’existence ou de revenu familial. ) (Suit également un interessant argumentaire sur l’immigration…)
Jean Paul Besset revient également sur une possibilité de « Taxe Ecologique Mondiale » Une ponction significative sur les flux des marchés boursiers et des revenus financiers (sur le modèle de la taxe Tobin), adossée à un renforcement et à une réorientation de l’aide publique au développement, permettrait d’assurer le financement des grands travaux. Cette contribution relève aussi du remboursement de la dette écologique des pays développés envers les zones du monde qu’ils ont contribué à fragiliser.
Sandrine Bélier elle (candidat dans le grand Est) revient sur l’etat d’urgence qui serait nécessaire pour enfin agir (alors que les etats remettent toujours à demain ces actions…)
Notons enfin qu’on peut regretter qu’il n’y ait que des allusions timides aux respects de la faune et de la flore (cruauté contre les animaux, …)